'Cause you're always stay in my memory
Wade & June

Le passé se construit sur une montagne d’expériences et une foule de rencontres en tout genre. Certaines sont heureuses, d’autres sont mauvaises. Il y a ces rencontres que nous n’oublions jamais. Et il y a ces rencontres que nous souhaiterions n’avoir jamais faites. Il y a ces rencontres dont nous nous félicitons chaque jour. Et celles qui demeurent ancrées dans le passé. Toutefois, cela n’empêche pas de ressentir la sensation, ni même l’envie de pouvoir renouer avec ces rencontres, renouer avec ces personnes que nous connûmes jadis. Renouer avec des personnes, des connaissances, des amis dont certains pour qui de quelconques retrouvailles semblent toutes aussi impossibles qu’improbables.

Il était près de quatorze heures lorsque je quittai la salle d’audition. Difficile de me prononcer sur le casting que je venais de passer. Le jury avait fait preuve d’un stoïcisme rendant toutes ses lettres de noblesse au légendaire flegme britannique. Ce n’est pas pour autant que je m’en laisserais déstabiliser, ou que j’en deviendrais pessimiste. Chaque casting que j’avais déjà pu passer, c’était toujours la même rengaine. A l’exception de la première offre qui me permit de me lancer pleinement dans le cinéma, je n’avais jamais eu un casting où on m’annonçait de but en blanc que c’était bon, que j’avais le rôle tant espéré, tant convoité. L’attente, aussi longue qu’interminable, faisait partie de la règle du jeu. Certains me diront, ou vous diront, que de toute manière, il n’y a pas à s’impatienter. Qu’au final, si ce n’est pas bon pour un rôle cette fois-ci, ce sera pour un autre rôle la prochaine fois, etc. De vaines tentatives pour essayer de mettre du baume au cœur envers chaque acteur. Sans doute était-ce parce que les non-initiés ne comprenaient pas que certains rôles nous tenaient à cœur plus que d’autres ! Être un acteur dans une série telle que ‘Marauders Calling’ était pour moi plus qu’un travail : c’était une opportunité ! L’opportunité de pouvoir rejoindre le casting d’une équipe, d’une série se rattachant à un univers qui me tenait particulièrement à cœur. JK Rowling et son héritage littéraire… En devenir une représentation vivante était une sorte de fantasme, de souhaits que je n’aurais jamais pensé réaliser. La seule inconnue demeurant alors si je pourrai, ou non, rejoindre un tel rêve et ne pas me contenter que de simplement l’effleurer du bout des doigts !

La scène que l’on m’avait faite passée s’avérait assez fortes et intenses en émotions. J’en ressentais d’ailleurs encore une certaine fébrilité, bien que cette fébrilité venait également de mon stress post-audition. Cette décharge d’adrénaline et d’impatience qui anime chaque partie de votre être. C’est à la fois insoutenable mais extrêmement plaisant et jouissif à la fois. Personnellement, c’est une sensation que j’aime savourer. Mais il fallait que je trouve un moyen de l’équilibrer, de la contenir afin de ne pas partie dans une crise de stress irrécupérable ou dans des cris et des hurlements d’excitation destinés à relâcher la pression. Passant une main dans mes cheveux, je fis alors les cent pas, tournant et retournant dans les couloirs avant de finalement me poser devant la machine un café. Un bon expresso, bien serré, bien corsé. Certainement pas recommandé pour tenter de retrouver un semblant de calme mais, au moins, ça me passerait le temps et me rafraichirait ! D’une traite, je vidai mon petit gobelet en plastique avant de l’envoyer valser dans la poubelle située à côté de la machine. Et, hop, on enchaîne un second round. Si ce n’est que, ce second plaisir, je le dégusterai tout en marchant. Mes pas reprirent leurs errances à travers les locaux et les studios de la BBC. J’aimais être ici, j’aimais l’ambiance à la fois calme et paradoxalement trépidante qui pouvait y régner. Sans compter les connaissances que j’avais et qui devaient sans nul doute être en train de travailler à l’heure actuelle. Une petite visite de leur farceur préféré ne leur ferait certainement aucun mal !

« JUNE ?! »

Alors que j’arrivai à un carrefour entre trois couloir, mon regard se posa sur une silhouette que je connaissais plus que très bien. Une silhouette qui avait à la fois muri sans spécialement changer depuis l’époque où je l’avais connue. Une silhouette belle, parfaite, délicieuse et que je n’ai jamais pu me résoudre à oublier malgré tout ce temps passé déjà. Ses cheveux retombaient devant son visage. Elle marchait tête baissée, la tête plongée dans les papiers qu’elle tenait. Toujours aussi à cheval sur son travail visiblement… Autant dire qu’elle n’avait pas changé ! Je m’étais écrié aussitôt que j’aperçu. C’était à la fois de l’interrogation, de la surprise, de l’inattendu et… Et un je ne sais quoi qui me paralysa, qui m’immobilisa totalement.

« June ? C’est bien toi ? »

Répétais-je, comme pour m’assurer que je n’étais pas en train de rêver. Bien sûr que c’était elle. Bien sûr que c’était la June que j’avais connu, et même MA June pour être plus précis. Mais je ne m’attendais pas à la recroiser ici, ni même à la voir un jour. D’autant que, ma surprise se voulait d’avantage plus grande car, depuis combien de temps bossait-elle dans ces studios ?

'Cause you're always stay in my memory
Wade & June

LLe tournage n'avait pas encore commencé et les problèmes commençaient déjà à faire leur apparition. Cela n'avait rien d'étonnant, c'était toujours comme ça, mais pour une fois, la jolie brune aurait bien apprécié de pouvoir profiter d'une journée de travail tranquille. Il ne fallait pas trop rêver, aujourd'hui comme les autres jours comportaient son lot de problèmes qu'elle devait résoudre le plus vite possible. Quand le tournage commencerait tout allait devoir être prêt. Elle ne pouvait en aucun cas se permettait de laisser la réalisatrice dans une situation délicate. Son travail consiste à ceux que le tournage se passe bien et elle était bien décidée à faire que cela puisse être. Pour le moment, elle devait cependant régler un problème de taille. Le casting avait été retardé pour des raisons qui ne la concernaient pas, mais qui mettait à mal tout ce qu'elle avait établi. En particulier par rapport à la location d'un château en France ou devait se dérouler quelques prises pour débuter la série. Sauf qu'avec le retard, impossible de filmer à la date de la réservation. June devait absolument retarder celui-ci. Cela aurait pu s'avérer assez facile, si le château n'était pas loué un mois durant pour une autre production. Pour faire simple, il lui restait quelques semaines pour trouver un château avec les caractéristiques voulues et si possible à proximité d'une grande ville pour éviter de trimbaler les acteurs et le matériel pendant des heures. Elle n'était donc pas prête de pouvoir se la couler douce. Aujourd'hui, elle allait se lancer à la recherche d'un nouveau lieu de tournage tout en essayant de travailler sur le planning des prises. Rien qu'en y pensant, elle savait déjà que sa nuit allait être courte, mais dans le fond elle s'en moquait. June vivait son travail, c'était un moyen un comme un autre pour elle de se sentir exister. Depuis pas mal de temps, c'était comme ça qu'elle faisait et même si ce n'était pas parfait, au moins elle faisait quelque chose qui lui plaisait.

June n'avait jamais rêvé d'être connue, elle aimait être dans l'ombre par peur de l'exposition. Ce qu'elle aimait par-dessus tout, c'était la réalisation, mais pour le moment elle se contentait avec plaisir de son poste. Elle en apprenait chaque jour et elle savait parfaitement que pour le moment elle n'avait pas assez d'expérience pour tourner un long -métrage digne de ce nom. Plus le temps passé et plus elle était excitée à l'idée de voir la série prendre forme sous se s yeux. Elle qui depuis toujours été passionné par le monde d'Harry Potter allait faire partie de cette grande aventure, elle n'en revenait toujours pas. Quand elle avait postulé, elle s'était dit qu'elle n'avait rien à perdre. Elle avait passé l'entretien avec tout son cœur, sa détermination et bien sur son peu d'expérience. Quand on l'avait appelé pour lui dire qu'elle avait le rôle elle était restée suspicieuse pendant quelques secondes craignant que cela ne soit qu'une mauvaise blague. Heureusement ce n'en était pas une et maintenant, elle peut fièrement se dire assistante réalisatrice pour une série qui va cartonner.

Enfin pour le moment si elle ne veut pas être virée, elle a du pain sur la planche. Après 4 heures de coups de téléphones, essayer de parler Français tout en rajoutant un joli mal de crâne, elle commence enfin avoir le bout du tunnel . Un château semble convenir, mais avant de pouvoir le réserver, il y a un élément indispensable : se rendre sur les lieux. C'est bien une des choses qu'elle préfère. C'est donc avec un plaisir non feint qu'elle quitte le bureau ou elle a passé la moitié de sa journée pour partager sa découverte avec la réalisatrice.

Plongée dans ses papiers, elle avance sans vraiment faire attention à ce qui se passe autour d'elle. Distraite de nature, elle sait parfaitement que ce genre de comportement lui joue souvent des tours, mais elle n'avait sûrement pas pensé à celui-là !


« JUNE ?! » Elle n'a même pas besoin de relever la tête pour savoir de qu'il s'agit. Cette voix, elle la connaît par cœur, elle s'est jurée de ne jamais l'oublier. La jeune femme relève la tête, espérant que tout ceux-ci n'est qu'un mauvais rêve et qu'elle va se réveiller. Son regard se pose sur lui et pendant les quelques secondes qui suivent, elle est incapable de dire quelque chose. Elle se contente de le regarder comme une idiote en cherchant un moyen de fuir une conversation ou pire une confrontation. Dans sa vie, elle a deux regrets : De ne pas avoir épauler sa sœur quand elle avait besoin d'elle et avoir laissé partir Wade. Parfois, voir même souvent, il lui arrive de se demander ce qu'aurait pu être leur vie si elle avait accepté de le suivre. Aucun doute ladessus-, ça aurait sûrement été idyllique, voir parfait. A la question est-ce que j'aurais été heureuse, elle sait parfaitement qu'elle aurait répondu par le positif. Elle n'avait jamais vraiment été capable d'aimer, mais elle l'avait aimé lui et elle l'aimait encore. Ce n'était pas pour rien qu'elle avait suivi sa carrière, qu'elle faisait partie de son fan-club et qu'elle lui envoyait des lettres comme une véritable groupie. Désormais face à lui, elle se sent honteuse de passer par ce moyen détourner pour rester en contact avec lui alors que c'est elle qui a choisi de ne pas continuer.

« Wade » finit-il par réussir à dire avec difficulté. Aucun doute à avoir, le revoir est un vrai chamboulement pour elle. Dans le fond, la brunette en a toujours rêvé, mais justement c'était un rêve et ce qui est bien avec un rêve c'est quand toute logique celui-ci ne se réalise jamais. Tout doucement, elle se souvient qu'elle a passé 4 heures à courir partout et qu'elle doit ressembler à une folle avec ses cheveux en pétard et son air à l'ouest. Pour essayer de faire bonne impression, c'était mort. Elle avait déjà réussi à ne pas faire tomber ce qu'elle tenait dans les mains sous la surprise, en soi c'était une belle victoire. En vérité, même si cela ne le voit pas, elle est excessivement heureuse de le revoir. C'est bien beau de suivre sa carrière, mais la distance est toujours là. En chair et en os, c'est totalement différent et vu à la vitesse dont bat son petit cœur, elle n'a pas besoin de réfléchir longtemps pour savoir ce qu'elle ressent. Cependant, elle est bien incapable de lui dire à quel point ça lui fait plaisir, après tout June reste la même. Les années sont passées et elle toujours incapable de vraiment dire ce qu'elle ressent. « ça fait longtemps ...  Qu'est-ce que tu fais la ? » Elle n'aurait rien pu dire de pire... bravo June , tu pouvais pas mieux faire !

'Cause you're always stay in my memory
Wade & June

En amour, il est souvent rare et impossible de tomber sur la perle, et l’unique personne qui sera destinée à partager votre vie, du premier coup. Tout d’abord, on commence par goûter à des petits flirts. On se cherche, on se provoque, on se taquine et on s’échange quelques baisers. C’est super, c’est agréable, on a même envie de recommencer mais pas spécialement avec la même personne. Par la suite, on rajoute un côté tactile aux étreintes. Les corps se découvrent partiellement. On s’initie aux plaisirs de donner des caresses mais également d’en recevoir. C’est encore mieux, c’est encore plus savoureux. Implicitement, on reste dans les limites de ce que notre âge de jeune adolescent nous permet. Et puis, il y a cette sensation d’être prêt, de ne pas être prêt, qui s’immisce dans votre relation. Mais, au final, vous n’allez pas plus loin et découvrez de nouvelles personnes, de nouvelles rencontres, de nouvelles petites amies. A chaque fois, les jeux de langues et de mains deviennent plus prononcés et, au milieu de toutes ces conquêtes, il en arrive finalement une avec qui vous franchissez le cap. Ignorant de l’impact du plaisir physique, du réel plaisir de la chair, vous vous retrouvez à la fois face à une déception et face à un nouveau besoin qui se manifeste en vous telle une véritable drogue. Vous en voulez encore, vous en redemandez. Et c’est ainsi que ce parfait cette merveilleuse et intense découverte que demeure l’amour des corps, l’amour physique.

Autant être franc : je ne suis peut-être pas le plus grand des casanovas mais, je dois bien avouer que, de mon adolescence, je garde vraiment de très belles expériences en matière des femmes. Je ne parlerais pas spécialement de succès mais bien de plaisirs, de découvertes et de très belles expériences. Cela fait partie des choses normales de l’adolescence et de la vie, inutile de se voiler la face à ce niveau-là. Et si je devais revivre cette période, je le ferais exactement de la même façon. Pourtant, si j’avais pu me sentir vibrer, me sentir vivant et heureux à cette époque, c’est sans nul doute car je ne connaissais pas encore le poids de l’Amour avec très grand A ! Bien sûr que j’avais eu mes petits coups de passion, mes petits coups de cœur. J’avais aimé des filles comme un adolescent peut aimer. Et puis, un beau matin, sans que je m’y attende et comme si on m’envoyait une violente gifle dans le coin de la figure, je l’ai vu, je l’ai aperçu et, là, j’ai su. J’ai découvert et j’ai su ce que l’on décrivait comme étant de réels sentiments amoureux. Je me surpris à apprendre ce que c’était d’aimer de tout son cœur, de tout son être et de toute son âme. De chaque parcelle de votre corps qui ne peut se retenir de réclamer entièrement la présence de l’autre. Ce besoin inhérent, ce besoin inaltérable, ce besoin addictif d’être avec la personne de vos désirs les plus secrets et les plus enfouis. Oui, elle était arrivée. Elle avait débarqué. Et j’étais alors pris au piège. Pris au piège de son moindre regard, de son plus fin sourire et de son plus doux murmure. C’était elle…

« June… »

Ne puis-je m’empêcher de répéter une nouvelle fois. C’était comme si prononcer son prénom m’avait autant manqué que de la voir. Là, en cet instant, je n’avais pas envie de repenser à notre fin, à notre échec, à notre rupture. Le sentiment de la surprise se mêlait à celui de la nostalgie, ainsi qu’à  l’image de tout ce que nous avions pu vivre et partager ensemble. Notre richesse n’était peut-être pas dans la perfection d’une relation sans heurt. Comme plein d’autres couples, nous avons connu de petits différents, tout comme des moments de disputes. Mais jamais rien de réellement grave. Jamais rien qui aurait justifié que nous cessions de vivre de ce… De cette… Oui, de cette merveille. Je n’aime pas dire qu’une relation est parfaite. Car, si l’on apprécie quelqu’un pour ses qualités, on l’aime avant tout pour ses défauts. Non, je préfère dire que notre histoire pouvait à la fois paraître simple mais tout en étant intense, merveilleuse, enivrante… Et solide selon moi. Mais peut-être pas suffisamment après tout étant donné la situation actuelle… Mais soit ! Je n’aimais pas pleurnicher sur le passé. Marcher à reculons n’a jamais permis d’avancer. En revanche, garder la tête fière, bien droite et avoir le courage de faire face à tout ce que le Destin place sur notre route, là, oui, c’était être vivant. C’était être battant. Et c’était aller de l’avant !

« Eh bien, là pour le moment, je sors d’une séance de casting que je viens tout juste de finir. Et vu que j’avais un peu la journée devant moi, j’avais envie de trainer un peu dans les parages, saluer quelques têtes connues et, en prime, peut-être faire un peu mon sale gosse… Tu sais comment je suis ? »

J’haussai des épaules avec un rire à la fois léger mais franc. Je la connaissais assez bien, pour ne pas dire suffisamment, pour voir qu’elle semblait sur la défensive. Timide ? Gênée ? Mal à l’aise ? Je l’ignorais totalement. Ma seule certitude était que, pour ma part, cela ne me faisait pas spécialement mal au cœur. Je n’étais pas face à une montagne de regrets et de tristesse. Mais simplement à de la surprise. Une surprise inattendue, certes, mais agréable plus que je n’aurais pu l’imaginer. Peut-être que le fait de me faire à l’idée de ne jamais la revoir et de finalement être en face d’elle y jouait son rôle.

« Et toi ? Je vois que t’es toujours en train de courir… »

Souriais-je mais sans moquerie quelconque. Non, le côté professionnel de June avait toujours été fascinant. Et son côté de femme stressée courant dans tous les sens avaient toujours su m’amuser mais, surtout, me faire ressentir une considération mignonne de cette belle et merveilleuse brunette.

« Je ne savais pas que tu travaillais ici… Ca fait longtemps ? »

Concluais-je finalement. Et, allez savoir pourquoi, c’est en concluant sur ma question que je me rendis compte que je n’avais même pas essayer de briser la distance qui me séparait d’elle. Non pas que je voulais rester à plusieurs mètres de mon ex-petite-amie, que du contraire même ! Mais, c’était inconscient, involontaire. Peut-être était-ce mieux ainsi ? En tout cas, il était trop tard pour changer ça. Je me voyais mal l’interroger pour, avant même qu’elle n’ait le temps de répondre quoi que ce soit, lui sauteur au cou et la serrer tout contre moi. Pourtant, à la voir comme ça, instinctivement, c’était sans nul doute l’une des deux choses que je désirais le plus. L’autre option se voulant bien évidemment impossible de par notre ‘situation actuelle’…

'Cause you're always stay in my memory
Wade & June

Ah nan, c'était pas possible. Qu'avais-je fais au bon dieu pour mériter un tel sort. Si une seule personne était en mesure de casser ma carapace, il s'agissait inévitablement de lui. Aucun doute la dessus, il était le seul qui avait déjà réussi à le faire et je savais très bien qu'il n'aurait pas besoin de beaucoup pour y arriver de nouveau et bien évidemment ça me foutait une peur bleue. Ce n'était peut-être pas la peine de mettre la charrue avant les bœufs. On était juste dans le même couloir, il n'était pas là pour moi et depuis notre rupture l'eau avait coulé sous les ponts. Si je n'avais pas pu me débarrasser de mes sentiments pour lui, ce n'était sûrement pas son cas. Depuis le temps et avec toutes les filles qu'ils avaient rencontré, il avait du enterré notre histoire depuis pas mal de temps déjà. Croire qu'il pensait encore à moi n'était donc qu'une jolie utopie et c'était finalement mieux comme ça.

Depuis le départ, je suivais sa carrière comme une vraie groupie. Je lui avais toujours dit, il était fait pour être acteur, c'était dans ses veines, il était doué, sûrement un des meilleurs de sa génération. D'un côté, je n'étais peut-être pas la meilleure pour sujet, je ne jugeais sûrement pas que son jeu d'acteur. En tout cas, il avait réussi et c'était le principal. Ça avait toujours été une consolation pour moi. Je l'avais laissé partir, mais pas pour rien. Disons que c'était un moyen de rendre les choses plus faciles à vivre. Bref tout ça pour dire qu'il était en haut que j'étais en bas et que vu les personnes qu'il fréquentaient je n'avais aucune crainte à avoir, il avait bien d'autres chats à fouetter que son ex qui l'avait laissé tomber comme une pauvre lâché. Cette constatation aurait dû me faire plaisir, mais c'était bien le contraire qui se passait. Dans le fond j'espérais qu'il éprouve toujours quelque chose pour moi. En gros j'étais totalement contradictoire.

En tout cas j'étais toujours aussi douée pour lancer la conversation. Non j'étais vraiment nulle et même si je m'étais améliorée au point de vue du travail pour le reste c'était une véritable horreur. Dire que depuis Wade je n'avais côtoyé personne, un jour ou l'autre, il allait bien falloir que je me force à faire quelque chose de ma vie. Le travail c'était bien, mais ça ne faisait pas tout. La seule personne qui m'attendait chez moi, c'était mon chien. Heureusement d'ailleurs, il m'évitait de déprimer.

Une séance de casting ? Qui avait-il comme casting en ce moment mis à part celui de la série pour laquelle je travaillais. 2 autres.... Avec un peu de chance, il avait peut-être tenté les deux autres, ce qui me laissait entrevoir la chance de ne pas passer la plupart de mon temps avec lui. L'idée avait un côté assez plaisant qui me dérangeait. Ce n'était pas en pensant de la sorte que j'arriverais à garder de la distance. « Oui c'est la pleine période … » Connaissant Wade et sa petite passion pour les romans de J.K Rowling, il y avait fort à parier pour qu'il est tenté de passer le casting de Maraudeurs Calling. « Tu laisses tomber les films pour tenter l'aventure série ? » Je me pinçais les lèvres, je suivais sa carrière et je n'étais même pas au courant de ça, il n'avait pas du le tweeter... Dire qu'il était censé tout partager avec ses fans... Mouais, il allait sûrement se garder ça pour lui jusqu'à ce qu'il soit sur d'obtenir le rôle, mais je n'en doutais pas.

Incapable de résister à l'appel de son rire, je ne mis pas longtemps à en faire de même. Allez c'était partie, l'effet Wade commençait déjà à fonctionner. « Tu as pas encore déclenché l'alarme incendie, c'est déjà ça »

Toujours en train de courir , oué... ça avait pas changé et j'étais toujours aussi douée pour fuir. « C'est le cas de le dire...  tu as déjà essayer de louer un château en moins d'une semaine … Les français sont compliqués» soupirais-je avant de lui sourire. « Je vais pas t'embêter avec ça... »


J'étais heureuse de le revoir et je détestais cette distance, pourquoi était-il si loin ? Hmm faisant mine d'aller chercher un truc à ma machine à café, je me rapprochais de lui ( ni vu ni connu XD).
« Non pas vraiment, j'ai été embauché, il y a quelques mois, c'est vraiment mon premier travail » Je déposais mes papiers sur la table qui se trouvait à côté de la machine à café avant de poser de nouveau mon regard sur le beau brun. « Tu penses avoir réussi ton audition ? » Manque de chance, la machine a café se mit à cracher de l'eau... « Bon bhé je crois que c'est mort pour le chocolat chaud >< » Qu'est-ce qu'il m'avait manqué. Difficile de cacher la joie que j'éprouvais à le revoir débarquer dans ma vie et avec un peu de chance ça allait être pour quelques temps. « J'ai vu ton film, je t'ai adoré dedans.. »